Eléa
Inscrit le: 07 Nov 2006 Messages: 26
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Posté le: 5 Juin 2007, 4:17 pm Sujet du message: Une idée, comme ça... |
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Que diriez-vous de créer des établissements pénitentiaires en campagne, une sorte de "prison à ciel ouvert" (mais bien surveillée et protégée tout de même...) où les prisonniers auraient la possibilité de travailler, par exemple de cultiver la terre, de s'occuper d'animaux, de faire de l'artisanat. Peut-être que cela se fait déjà, mais je n'en ai pas eu écho. Cela pourrait avoir plusieurs effets bénéfiques, à mon sens :
- les prisonniers se sentiraient "utiles"
- et ils le seraient. On pourrait penser qu'ils puissent en effet s'auto-suffire au niveau de l'alimentation, et pourquoi pas vendre leurs produits ? Auquel cas ils seraient aussi "utiles" à la société !
- Peut-être que cela faciliterait leur réinsertion, une fois sortis de prison ?
Cordialement, |
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Etat de droit Administrateur
Inscrit le: 02 Oct 2006 Messages: 87
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Posté le: 6 Juin 2007, 9:45 pm Sujet du message: Réponse à "Une idée, comme ça..." |
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Bonjour,
Je trouve l'idée très intéressante. Au moins en apparence. Ce qui n'est pas une critique : il faut bien commencer par avoir une idée séduisante avant de réfléchir plus longuement sur sa "faisabilité"... Et vu les très vastes parcelles de notre territoire national qui ne sont que très peu habitées, vu tous ces champs, toutes ces plates étendues sans habitation que l'on voit à perte de vue depuis n'importe quel train, on pourrait se demander pourquoi personne ne s'y est jamais sérieusement penché. (A ma connaissance en tout cas : je n'en ai pas eu plus d'écho que vous.)
Pour tout vous dire, l'une de mes futures propositions (la possible J16, bien que le numéro pourra changer) rejoint votre idée. J'espère pouvoir la mettre en ligne dans les tout prochains mois, et le moment venu, je compte sur vous pour m'aider à l'améliorer ! Toutefois, je crois qu'il faut savoir précisément de quoi l'on parle.
Pour information, il existe déjà plusieurs types de régimes possibles, notamment en fin de peine, pour de courtes peines, ou pour "aménager" une peine (cf. http://www.etatdedroit.fr/Justice/PJ3.php), dont la semi-liberté. Sauf erreur de ma part, il s'agit de pouvoir être hors les murs de la prison le jour, et d'y revenir la nuit. Mais peut-être existe-t-il différentes versions.
Ce que vous proposez (et ce sur quoi je suis en train de réfléchir, cela tombe bien !) est tout de même très différent. Les détenus seraient vraiment en milieu fermé, quoique en partie à l'air libre et sur un périmètre forcément plus grand que celui d'une prison standard. D'une certaine façon, cela rejoint un peu le concept des Centres Educatifs Fermés (ou Renforcés, etc.) pour les jeunes, à propos desquels j'ai d'ailleurs exprimé un certain scepticisme (cf. http://www.etatdedroit.fr/Education/PE11.php#a4, arg. 4). Il faudrait donc sérieusement préciser les choses : en matières d'infrastructures, d'activités possibles, de règles internes, de sûreté...
En effet, il me semble qu'un certain nombre de problèmes se posent. Ils ne sont peut-être pas insurmontables mais il faudrait prendre le temps de les étudier :
1. Combien cela peut-il coûter ? (Ces sortes de grandes prisons à l'air libre nécessiteraient, j'imagine, un très long mur d'enceinte, beaucoup plus de surveillants, etc.)
2. Quid de la sûreté ? (Les possibilités d'évasion, a priori, seraient plus nombreuses.)
3. Qu'en serait-il des règles, du principe de sanction, de leur évolution dans le temps ? (Je pense au fait qu'une première période pourrait servir à marquer la sanction - marquer le coup, comme on dit - sauf pour ceux qui intégreraient ce type de structure en fin de peine, puis qu'il y aurait un basculement en cours de parcours pour orienter le détenu vers une logique de réinsertion. Il faudrait y réfléchir.)
4. Par ailleurs, on n'apprend pas à cultiver la terre, à s'occuper d'animaux au quotidien, à en recueillir les fruits... en deux ou trois semaines ! Etre agriculteur (ou artisan), ça ne s'improvise pas ! Il y a donc une question de compétence qui se pose.
Je ressens donc une certaine incompatibilité :
D'un côté, l'état actuel de ma réflexion sur le sujet m'incite à privilégier l'option suivante : ce type de conditions me sembleraient être valables surtout pour des détenus plutôt en fin de peine, ou pour des condamnés à des peines de prisons pas trop longues ; bref, pour des délinquants ou des criminels en fin de peine.
D'un autre côté, il faudrait au contraire qu'ils puissent connaître ce type de situation suffisamment longtemps pour que les objectifs puissent être atteints...
Si vous avez de nouvelles idées pour dénouer ce type de difficultés, je vous lirai avec grand intérêt. Et si d'autres internautes ont des idées complémentaires, différentes ou opposées sur le même thème, elles sont les bienvenues !
Cordialement,
Jean-Yves Willmann |
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Eléa
Inscrit le: 07 Nov 2006 Messages: 26
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Posté le: 8 Juin 2007, 11:53 am Sujet du message: |
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Je veux juste dire : ne perdons pas espoir quant à la faisabilité... Cela prendra sans doute du temps (et de l'argent, à n'en point douter, mais je suis prête à payer ça plutôt que les glandeurs professionnels). Combien d'hommes illustres ont dû se battre contre l'ordre établi, failli se faire interner ou pire, avant que l'on reconnaissance le bien-fondé de leurs trouvailles scientifiques ? Je ne citerai qua Galilée, Einstein et Newton. Sans comparaison aucune avec ma modeste "proposition", cela dit... |
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