Etat de droit Administrateur
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Posté le: 12 Juil 2007, 11:00 am Sujet du message: Les pires BO (1) : la Palme d'Or... |
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[Extraits de l'édito du 3/07/2007 : épisode I sur la perte d'autorité institutionnelle des professionnels de l'école.]
Pour ce qui est de saborder l'autorité institutionnelle des personnels scolaires, la Palme d'Or revient sans conteste à l'inépuisable Bulletin Officiel Spécial du 13 juillet 2000. Réunissant entre autre le décret 2000-620 du 5 juillet 2000 ainsi que la circulaire 2000-105 du 11 juillet 2000, la liste de ses injonctions anti-sanction est longue. Sans prétendre à l'exhaustivité, en voici un petit panel :
- Les sanctions peuvent être assorties d'un sursis total ou partiel. (...) Toute sanction, hormis l'exclusion définitive, est effacée du dossier administratif de l'élève au bout d'un an.
- Par ailleurs, on l'a déjà dit dans différentes pages, le nouveau conseil des délégués pour la vie lycéenne augmente sensiblement le pouvoir des élèves par rapport à celui des personnels scolaires, une poignée d'élèves pouvant même théoriquement obliger le proviseur à se réunir avec eux, tandis que les professeurs doivent rester à l'écart...
- Comme si cela ne suffisait pas, ces mêmes professeurs se retrouvent aussi [jusqu'en 2004] moins nombreux que les lycéens dans les conseils de discipline.
- De surcroît, les sanctions de renvoi durable peuvent désormais faire l'objet d'un recours devant la juridiction administrative. Ce que certains ont appelé la judiciarisation de l'école (au moins de certaines décisions scolaires) fait donc son apparition. Malgré la tentative (maladroite) du décret 2004-885 du 27 août 2004, un simple élève du secondaire peut maintenant à lui tout seul donner tort à la fois à ses professeurs, à son proviseur ou principal, et finalement au recteur lui-même ! En effet, si tout ce beau monde a décidé de le renvoyer, eh bien... à l'aide d'un juge "bienveillant" (qui "fait autorité", Lui) il pourra revenir quand même !
- Etc. etc.
Les lignes sont proscrites, la présentation d'excuses est qualifiée de punition pour bien la déprécier, tout semblant de fermeté est systématiquement découragé par des procédures toujours plus contraignantes pour les professionnels de l'enseignement... Oui la liste est longue, de ces mesures anti-sanction ou anti-politesse. La parodie de droit qui s'y rattache restera aussi dans les annales.
Au palmarès des pires qui soient, l'imbattable B.O. du 13 juillet 2000 sort grand vainqueur. |
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