Etat de droit
L'étude de novembre 2008 / mars 2009
Les « arguments » les plus utilisés pour défendre l'idéologie anti-sanction à l'école
Pour une fois, nous sommes en face d'un véritable argument ! Depuis ses débuts, Etat de droit
l'a toujours pris en compte. Chacun pourra constater que le souci du risque d'abus de pouvoir est omniprésent dans les
propositions présentées sur ce site. A chaque nouveau pouvoir accordé, il FAUT donc trouver des limites solides, des
garde-fous importants, voire quelques contreparties. D'où la complexité de certaines propositions : c'est le prix
à payer pour une harmonieuse répartition des pouvoirs.
Voudrait-on des exemples ? En voici quelques-uns (liste non exhaustive) :
Et si une équipe pédagogique abusait de son
pouvoir collégial à l'école ? Admettons d'abord
que ce risque est limité du fait du caractère collégial de ce pouvoir : si l'on peut trouver de temps en temps UNE
personne abusive dans une école, un collège ou un lycée, il est tout de même très improbable de trouver dans une seule
école, un seul collège ou lycée, une MAJORITÉ de professeurs abusifs ! Toutefois, Etat de droit
a prévu le cas des petites écoles ou établissements au sein desquels ce pouvoir collégial aurait une portée moins grande
(pour éviter qu'un trop petit nombre de personnes puissent s'en saisir). Par ailleurs,
l'inventaire des sanctions à l'école
garantirait, via les maxima imposés, que les décisions de ce pouvoir collégial respectent un principe
de proportionnalité : en cas de non-respect flagrant — si par exemple, après avoir reconnu un certain type
de faits, l'équipe pédagogique réunie en Conseil collégial prend une décision de sanction qui outrepasse le cadre de
l'inventaire — l'élève ou sa famille serait alors parfaitement fondé(e) à
contester cette décision.
Autre exemple : que faire si le directeur d'école ou chef d'établissement,
un professeur ou autre professionnel de l'école venait à abuser de son tout nouveau pouvoir individuel ? [Cf.
Proposition E3
ou Proposition E5.] Eh
bien cette fois-ci c'est le Conseil collégial — encore lui ! — qui pourrait faire annuler
une décision de sanction (estimée excessive) ; et dans les faits, on peut imaginer que le seul avertissement de sa
constitution imminente permettrait à une majorité de professeurs de faire suffisamment pression sur l'un d'entre eux pour
qu'il réduise un peu le niveau de sévérité de ses décisions. N'oublions pas non plus la garantie de
l'Inventaire des sanctions à l'école qui, on l'a vu, permettrait aux « usagers de l'école »
de contester une décision abusive.
De plus, chaque pouvoir individuel proposé comporte ses propres limites, en particulier concernant
les professeurs et autres professionnels de l'école
(personnel de service, etc.). Enfin, la Proposition E14
constituerait un facteur dissuasif supplémentaire visant à décourager les comportements
très inappropriés ou carrément fautifs de tout professionnel de l'Education nationale quel qu'il soit. Ce qui
fait déjà quatre freins importants à toute tentation individuelle d'abus de pouvoir.
N'est-ce pas suffisant ?
2006-2009 © Etat de droit / Jean-Yves Willmann