Etat de droit
[9 juin 2006]
Proposition E12 Proposition complète
Pourquoi
Pourquoi
?
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Il est sidérant de s'apercevoir
à quel point l'on considère, dans cette « Education »
à la française des années 1990 et 2000, qu'un élève renvoyé doit d'abord être aidé, est
d'abord une victime, a d'abord des problèmes personnels dont
il faut s'occuper en priorité, et nécessite d'abord, par conséquent, que l'on
mobilise les énergies autour de Lui. Peu importe qu'il fasse l'effort de faire un petit retour sur lui-même,
le mot d'ordre est toujours le même : surtout, ne jamais le contraindre à quoi que ce soit !
Et peu importe les autres, qui sembleraient presque avoir le tort, eux, de faire l'effort de bien se comporter.
[Pour illustrer le propos, on pourra se référer soit à un
exemple de recommandations ministérielles
(le Guide du 4/11/1999) sur l'attitude à tenir à l'égard d'un collégien insultant et violent, soit au
décret du 18 décembre 1985
concernant les élèves renvoyés « définitivement ».]
Que ceux qui ne savent autrement s'exprimer que par l'insulte, la brutalité physique ou la perturbation des cours
aient des problèmes personnels, c'est fort possible. Qu'il faille en tenir compte, c'est sans doute recommandé
dans un certain nombre de cas. Mais pourquoi faut-il toujours que cet aspect-là élude celui de
la responsabilité individuelle ?! A vrai dire, la
Convention internationale des droits de l'enfant
n'y est pas pour rien... Quoi qu'il en soit, le but de cette
Proposition E12
est donc de contribuer à remédier à cette carence, dont nous peinons à imaginer les conséquences.
En l'occurrence, il serait temps de pouvoir enfin exiger des élèves ayant commis des
actes graves qu'ils fassent un MINIMUM
d'efforts pour leur propre réintégration. Si l'on y songe, c'est un comble d'avoir à le demander !
Ça devrait tomber sous le sens. On ne cesse de parler à tort et à travers de « pédagogie » dans le sens de la sempiternelle
trilogie Discuter-Négocier-Comprendre qu'on nous impose depuis 20 ans. Il serait temps, maintenant,
de trouver « pédagogique » d'avoir
enfin le droit d'exiger un petit quelque chose de la part de ceux qui vous insultent ou qui agressent.
Exiger au sens plein du terme, évidemment : à savoir qu'en cas de refus, la
sanction devient plus forte. C'est ce que prévoit la présente proposition. Car à dévoyer méthodiquement
le sens des mots, comme nous le faisons si souvent, on creuse chaque jour davantage le fossé des
incompréhensions.
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J-Y Willmann © Etat de droit depuis 2006