Etat de droit
Lentement mais sûrement la société française s'est dirigée vers diverses impasses. Nous avons voulu être généreux avec les plus précaires mais la différence de revenus — aides comprises OU nets après impôts — entre allocataires et travailleurs pauvres s'est fortement amenuisée, dévalorisant la « valeur travail ». Nous souhaitons bénéficier d'un système de santé toujours plus performant, d'une espérance de vie toujours plus grande, d'un départ à la retraite aussi tôt que possible, de solidarités nouvelles... mais tout cela a un coût, qui n'est pas sans conséquence sur les déficits publics. Certains voudraient aussi régulariser tous les sans-papiers de France dans un élan humaniste moralement louable mais qui ne voit pas le formidable appel d'air que cela crée systématiquement et les conséquences qui en résultent à court, moyen et long terme.
Ceci cache une réalité beaucoup moins généreuse : celle d'intérêts économiques très puissants où l'on ne se prive pas d'exploiter les richesses naturelles de pays que nous prétendons soutenir. Au lieu de partager notre savoir-faire en amont puis d'être fermes à l'arrivée, nous sommes égoïstes d'abord puis irrespectueux de nos propres lois ensuite : notre semblant de générosité est mal placée. A quand le véritable partage des richesses et le respect des principes énoncés ? A quand la priorité donnée à l'Intérêt Commun et au long terme ? A quand cet humanisme réaliste ? A quand la ferme modération ? [lire la suite]
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Cette Charte pourrait être rattachée au préambule de la Constitution française, par simple renvoi, et intégrer le bloc de constitutionnalité. Elle comprendrait les principes suivants : chaque livraison d'armes nécessiterait l'approbation préalable du Parlement français ; toute vente d'armes engagerait financièrement l'entreprise d'armement, l'Etat français ne garantissant plus le paiement intégral en cas d'insolvabilité de l'Etat client ; une livraison d'armes françaises à un Etat non démocratique devrait être justifiée par le gouvernement, avec débat au Parlement, et engagerait encore plus le livreur d'armes.
Le non-cumul d'un mandat national et d'un mandat local serait la règle. Elle comporterait quelques rares exceptions : député et simple conseiller municipal d'une petite ville, maire et simple membre de Conseil Général, etc. Ce cumul ne pourrait concerner que deux mandats et à condition qu'il n'y ait pas d'activité professionnelle en plus. Par ailleurs, le cumul des indemnités serait encore plus restreint (réservé aux seuls petits élus locaux) et les mandatures consécutives réduites à deux pour un même mandat, sauf dans les très petites communes (qui verraient même l'indemnité du maire revalorisée). Enfin, le cumul d'UN mandat électif avec une activité professionnelle serait plus encadré.
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J-Y Willmann © Etat de droit depuis 2006