Etat de droit Administrateur
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Posté le: 29 Nov 2007, 3:41 pm Sujet du message: Les pires BO (2) : le podium... |
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[Extraits de l'édito du 28/11/07 : épisode II sur la perte d'autorité institutionnelle des professionnels de l'école.]
1) l'Or — Dans la catégorie BOEN (Bulletin Officiel de l'Education Nationale), le grand vainqueur est sans doute le catastrophique BO (Bulletin Officiel) du 13 juillet 2000 qui comprend notamment le décret 2000-620 du 5 juillet 2000 ainsi que la circulaire 2000-105 du 11 juillet 2000. (Cf. le tout premier édito d'Etat de droit : "Les pires BO (1) : la Palme d'Or...")
2) l'Argent — Dans ce classement, on ne s'étonnera guère de trouver également en très bonne place (si l'on peut dire) la loi d'orientation du 10 juillet 1989 que le mirage des années Thélot n'aura nullement remis en cause. (...) Résumons : la loi d'orientation du 10 juillet 1989 permit aux parents de participer en force à TOUS les conseils. C'est peu de dire que leurs possibilités d'ingérence s'élargirent considérablement. Exemple : en matière d'orientation. (...)
De surcroît, cette même loi crée le conseil des délégués des élèves, qui permet à des lycéens de se réunir chaque trimestre avec le chef d'établissement. (...) On notera qu'en revanche les professeurs ne sont pas admis. On ne se contente pas de briser les distances, on les recrée en sens inverse... On renverse tout simplement la hiérarchie : l'élève "au centre", le professeur à la périphérie !
3) le Bronze — On attribuera la médaille de bronze à la circulaire n° 91-124 du 6 juin 1991 qui entérine l'impuissance du personnel de l'Education nationale, cette fois-ci au niveau de l'école primaire. Selon cette circulaire, face à un grave problème d'indiscipline et/ou de violence du fait d'un élève, et lorsque les premières tentatives de solution ont échoué (réprimandes, demandes de rencontre avec les parents, "signalement"...), à quoi se résume le pouvoir d'un directeur ou d'une directrice d'école ?
A l'école maternelle (voir TITRE 3 du texte), la directrice de l'école ne peut prendre qu'une décision de retrait provisoire (...) après un entretien avec les parents et en accord avec l'inspecteur.
Autant dire que la directrice d'une école maternelle n'a aucun pouvoir en propre, ne peut rien décider par elle-même puisque l'IEN — l'Inspecteur de l'Education Nationale, qui entre autres choses est chargé de la noter... — aura bien sûr toujours le dernier mot.
A l'école élémentaire, c'est encore moins que cela : S'il apparaît, après une période probatoire d'un mois, qu'aucune amélioration n'a pu être apportée au comportement de l'enfant, une décision de changement d'école pourra être prise par l'inspecteur de l'éducation nationale, sur proposition du directeur et après avis du conseil d'école.
En somme, le directeur d'une école élémentaire ne peut même pas "décider en accord avec son inspecteur" mais seulement lui "proposer" que l'élève perturbateur aille perturber l'école d'à côté... Ainsi, grâce à cette circulaire, les directeurs des écoles élémentaires n'ont que le pouvoir de quémander que l'on "refile le bébé" à leurs collègues d'en face.
On savait que l'Education nationale aimait bien infantiliser ; on s'aperçoit qu'elle sait aussi diviser.
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