Etat de droit
Editée le 19 décembre 2006
Proposition E18
Pour commencer, abandonner les expressions «contrat
pédagogique», «communauté éducative», «projet citoyen» ou autres formules avoisinantes (comme les
«conseils» d'élèves en tous genres...), au profit d'un vocabulaire plus sobre
mais aussi plus en adéquation avec ce qui est, ou aurait toujours dû rester, la mission première de l'école :
celle d'instruire des générations successives à partir d'un
modèle commun, d'une base culturelle commune.
Cette réorientation des grands objectifs — qu'induirait ce changement de vocabulaire — n'empêcherait
pas que la diversité culturelle puisse continuer à s'exprimer en France, mais simplement : la maintiendrait un
peu en retrait, ou au second plan, au profit d'un renforcement prioritaire de la cohésion
nationale.
Ainsi, lorsque moult problèmes apparaissent beaucoup plus liés à une indiscipline chronique qu'au
processus de transmission des connaissances, plutôt que de s'abriter derrière les mirages de l'éculé «
contrat pédagogique »,
l'on gagnerait à parler d'obligations des élèves (comme
des personnels scolaires mais à un autre niveau), de sanctions le cas échéant,
ou d'objectifs à atteindre (en termes de comportement
puis de connaissances à acquérir). Quant aux méthodes (à développer, adapter
ou changer...), nous pourrions nous contenter de réserver ce mot aux problèmes d'ordre essentiellement
pédagogique.
Il en va de même à propos de cette soi-disant «communauté éducative»
qui n'a tout bonnement aucun sens ni aucune réalité, sinon celle de se complaire dans un verbiage
emphatique qui donne la part belle au virtuel à l'instar d'une drogue dure : vous oubliez les
difficultés du monde réel pendant un instant, mais lui ne vous oublie pas...
Et comme les réveils deviennent de plus en plus difficiles, c'est la fuite en avant. Ainsi les
«projets citoyens» contribuent-ils eux aussi à imbiber les
esprits en formation d'une fausse réalité : celle qui tend à faire croire à des élèves qu'ils
seraient au même niveau que leurs professeurs... Une fois encore, nous gagnerions beaucoup à
revenir sur terre en parlant plutôt d'efforts au
travail, d'humilité face à l'immensité du savoir,
d'attitudes respectueuses à avoir à l'égard des
institutions et de celles ou ceux qui les représentent. Des projets ?
Certes ! Mais d'élèves.
Pour continuer, abroger la soi-disant sanction appelée «blâme» (circulaire n° 2000-105 du 11 juillet 2000) ainsi que la soi-disant «exclusion» dite «avec sursis» qui, sous de fausses apparences de sévérité, n'ont en fait pour seule fonction que d'empêcher au maximum que soient infligées de véritables sanctions. [Voici pourquoi.]
Par la suite, revenir à l'appellation Ministère de l'Instruction Nationale et remplacer en conséquence l'actuel Code de l'éducation par un Code de l'instruction prenant en compte les quelques aspects de la présente proposition ainsi que la plupart des autres propositions de cette rubrique.
De façon un peu plus subsidiaire, enfin, il pourrait être appréciable de veiller à ce que les plus hauts responsables institutionnels n'emploient plus — en public — le diminutif « prof », mais bel et bien le terme professeur dans son intégralité (pour contribuer à préserver autant que faire se peut l'intégrité de la fonction, ou ce qu'il en reste).
De même, pour seconder le ministre en charge de (ce qu'on appelle encore) l'Education nationale, il pourrait être fort utile, par les temps qui courent, de lui adjoindre un ministre délégué, officiellement « chargé du respect des règles scolaires ». (A partir du moment, bien sûr, où lesdites règles existeraient à nouveau...) Quitte à ce qu'on le surnomme : le Père Fouettard de la République !
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J-Y Willmann © Etat de droit depuis 2006