Etat de droit
MATER OU MATERNER ? |
Où positionner le curseur de la sévérité à l'école ?...
Pour beaucoup, la question ne se pose pas, les « moyens » alloués à l'école constituant
LA revendication récurrente, lancinante, dans le sens où il faudrait toujours plus de crédits, de postes, bref d'argent
pour que le système scolaire français puisse fonctionner convenablement.
Or, cette hausse budgétaire a déjà eu lieu : mathématiquement, il y a — en
moyenne — bien plus d'adultes pour un même nombre d'élèves qu'auparavant. Pour autant, on ne peut pas
dire que le niveau global ait beaucoup progressé, sauf à parler du niveau des violences scolaires...
Question bête : si l'on multiplie par exemple le nombre de pompiers tout équipés
dans une zone où — pour cause de « caillassage
» à répétition — ils ne peuvent plus intervenir, aura-t-on progressé dans la lutte
contre les incendies ? Non. On aura juste grevé le budget pour rien.
Il serait en fait urgent de distinguer deux types de moyens, très complémentaires :
les moyens financiers (acception traditionnelle) et les moyens d'ACTION — ou
pouvoir institutionnellement accordé aux fonctionnaires et sa réalité sur le terrain — qui s'avèrent
essentiels pour convertir efficacement les investissements réalisés en résultats concrets.
En clair : il ne sert à rien d'augmenter les moyens financiers
si dans le même temps les moyens d'action diminuent. C'est pourtant depuis une vingtaine d'années
ce que nous faisons pour l'école, ou plutôt contre elle ; et contre nos finances publiques, avec ce que
cela génère comme hausse des taxes, baisse du pouvoir d'achat, pertes d'emplois...
A contrario, les propositions présentées ont pour objectif d'augmenter sensiblement les moyens d'action (individuels et collectifs) des personnels
scolaires, dès l'école maternelle et jusqu'aux lycées, renforçant officiellement — par voie
de circulaires, décrets ou loi — leurs capacités de décision, d'exigence, de sanction, voire d'action
physique en cas d'urgence ou de nécessité, quoique de façon résolument équitable et encadrée.
A noter que ces moyens-là, contrairement aux « moyens » traditionnels,
ne coûteraient rien au contribuable (à la seule exception, à court terme, de la Proposition
E4) et entraîneraient au contraire de substantielles économies en
tous genres : économies d'argent, d'énergie, de victimes... Ils amélioreraient surtout les
conditions d'apprentissage de nos élèves, en ne permettant plus, par exemple, qu'une infime minorité
puisse imposer ses diktats à tous les autres (ou qu'un professionnel manifestement malveillant puisse
continuer à exercer en toute impunité).
Ainsi aura-t-on compris que les
propositions de réforme de l'Éducation nationale
formulées sur Etat de droit restent surtout cantonnées à la thématique de
l'autorité à l'école, les questions statutaires,
pédagogiques ou d'organisation n'étant guère abordées sur ce site, ou à la marge.
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J-Y Willmann © Etat de droit depuis 2006