Etat de droit
Editée le 20 septembre 2006
Proposition E16
Commencer par réaffirmer en préambule — dans le décret qui porterait création de cette nouvelle différenciation hiérarchique — que l'élève ne saurait être l'égal du professeur (ou de tout adulte chargé de sa formation ou de son encadrement) : non seulement en termes de savoir et compétences, mais aussi de responsabilités et statut.
Cette clarification aurait pour vocation première de justifier que les personnels scolaires aient davantage de moyens d'action que leurs élèves [ce qui n'est plus évident à l'heure actuelle...], facilitant l'acceptation par ces derniers des autres propositions allant dans ce sens.
Par ailleurs, puisque les professeurs doivent respecter certaines formules de politesse à l'égard de leurs inspecteurs (et vice versa quoique avec moins de formalisme...), les élèves se devraient dorénavant de respecter des formules de politesse équivalentes à l'égard de leurs professeurs. (La réciproque serait bien sûr demandée, mais à quelques nuances près dans la mesure où un même degré de politesse ne s'exprimera pas nécessairement de la même façon de la part d'un professeur en direction de ses élèves qu'en sens inverse.) Toutefois, afin de ne pas sombrer dans l'obséquiosité, les actuelles formules révérencieuses (notamment pour toute demande écrite auprès d'un inspecteur : j'ai l'honneur de solliciter de votre bienveillance) seraient abandonnées au profit de formules plus sobres (du type : je souhaiterais s'il vous plaît).
Concrètement, les quelques recommandations suivantes devraient figurer dans une simple circulaire à l'attention des personnels scolaires, chargés de les faire appliquer (et tenus de les appliquer eux-mêmes) au quotidien :
— Elèves et professionnels auraient l'obligation de respecter les uns envers les autres des marques de politesse élémentaire, les professeurs ne devant pas oublier de saluer leurs élèves en début de cours (ou de journée) ni d'utiliser un vocabulaire toujours correct en leur présence [au sens du petit code de déontologie prévu en E14], les élèves devant prendre l'habitude d'intégrer à leurs demandes ou réponses des formules simples de politesse (merci — s'il vous plaît — Madame — Monsieur — est-ce que je peux... — etc.).
— Aucun élève ne devrait pouvoir se permettre d'entrer en salle des maîtres ou des professeurs, surtout sans frapper, sauf exceptionnellement (sur demande expresse d'un enseignant et si cela ne dérange pas ses collègues, ou en cas d'urgence véritable n'ayant pas encore été porté à la connaissance des adultes).
— Les enseignants du primaire comme du secondaire devraient toujours avoir une salle différente de celle de leurs élèves pour se restaurer : en cas de difficulté, une solution aussi rapide que possible devrait être trouvée, si nécessaire en relation avec les services publics locaux compétents.
Supprimer, dans la foulée, le conseil des délégués pour la vie lycéenne [pour la raison suivante] tout en confirmant la nécessité de remodeler la composition ainsi que le fonctionnement des conseils de discipline (dans le sens de la Proposition E2).
Proscrire également l'emploi de «médiateurs» attitrés dans les établissements scolaires (deux personnes en conflit ayant toujours la possibilité de choisir d'un commun accord une tierce personne acceptant de jouer ce rôle).
S'assurer qu'en contrepartie les professeurs accèderont aussi promptement que possible aux demandes d'entretien formulées par les parents en vue d'évoquer la situation personnelle de leur enfant.
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J-Y Willmann © Etat de droit depuis 2006